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LE CHAMP DES HYPOCRITES : LES ROSES TARDIVES

LE CHAMP DES HYPOCRITES : LES ROSES TARDIVES

« Les roses ont quelquechose qui nous enchaine

Quand elles paraissent parfois un peu à la traine »

Ils vont par les vastes champs,

La faucille à la main, travaillant, fauchant,

Tout le jour…

Au crépuscule, ils rentrent leurs charges à dos.

Et ils reviennent dès l’aurore avec leurs fardeaux,

Muets, endeuillés, sans aucun chant d’amour ;

Cueillant un ‘’quidam-est-sans-pareil’’,

Puis une fleur de ‘’quidam-a-les-lèvres-vermeilles’’,

Qu’ils se gardent bien de dire, crier, répandre ;

De peur que le monde ne le pût jamais entendre!

Mais leurs préférées à tous sont les soucis,

Dans ce champ de l’hypocrisie,

Et les fleurs qu’on recueille à regret.

Au soir de mon existence,

Ils changent aussitôt de mises et d’apparences,

Ils mettent leurs vêtements les moins discrets,

Ils versent leurs plus belles larmes

Qu’ils mêlent aux pleurs, ces mélancoliques alarmes.

Ils cherchent à être vus de tous côtés,

Riches d’éloges mort-nées !

Ils font leurs récitals, fidèles à leurs vains rites

Distribuant des gerbes parfumées, ces hypocrites !

Avec des mots qui appartiennent au passé :

Qu’il était admirable, sympathique, brillant !

Sans contredit, ce fut un homme adorable, unique, charmant…

Qui a vécu aimable, magnifique,… aimé.

Ils auront eux-mêmes du mal à se croire.

Ils auront pourtant travaillé sans relâche à se mouvoir,

A cueillir des fleurs élogieuses.

Personne n’ayant reçu ces choses précieuses,

Ecoute qui veut ces roses entre leurs mâchoires,

Moi béat, je ne voudrai rien entendre qui me puisse messeoir[1] !

Versifié le 23-12-2012, 19h50

[1] Ne pas convenir.

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